Prévention des RPS : un enjeu essentiel en entreprise
« Burn-out », « épuisement professionnel », « risques psychosociaux » : si ces termes sont désormais connus de tous, il est majeur de comprendre ce qu’ils recouvrent et votre rôle en tant qu’élu du CSE dans la gestion de ces difficultés. La prévention des RPS est en effet un enjeu important pour les entreprises : lorsqu’ils touchent un ou plusieurs salariés, cela a un impact évident sur l’activité. Une de vos missions est donc de vous assurer que tout est fait en amont pour éviter ces dangers et leurs conséquences.
Les risques psychosociaux : en quoi consistent-ils ?
On distingue trois éléments principaux qu’on peut qualifier de RPS :
- le stress, lié à une surcharge de travail, le manque de moyens, l’absence d’autonomie, la perte de sens, etc.
- les violences internes à l’entreprise telles que les mauvaises relations avec les collègues ou la hiérarchie, le harcèlement moral ou sexuel, les conflits exacerbés, etc.
- les violences externes à l’entreprise comme des agressions, des menaces, des insultes, etc.
L’exposition à ces risques1 entraîne des conséquences sur la santé physique et mentale des employés, en favorisant l’apparition de maladies cardio-vasculaires, de syndrome d’épuisement professionnel (burn-out), de dépression, etc.
Tous les personnels peuvent être concernés, sans distinction de sexe, d’âge ou de métier, et sans que cela soit forcément corrélé avec leur poste dans l’entreprise.
L’employeur a l’obligation d’évaluer ces risques et de prendre les mesures nécessaires pour les prévenir2 .En tant qu’élu du CSE, vous avez la mission de contrôler que cette obligation est bien remplie.
Le burn-out : quelle réalité en entreprise ?
Les salariés en burn-out sont exposés de manière prolongée à plusieurs facteurs de RPS (risques psychosociaux), à savoir :
- exigences au travail (intensité et temps de travail) ;
- exigences émotionnelles ;
- manque d’autonomie et de marges de manœuvre ;
- dégradation des rapports sociaux et relations de travail ;
- conflits de valeurs et qualité empêchée ;
- insécurité socio-économique.
Définition du burn-out
D’après l’INRS (institut national de recherche et de sécurité), le burn-out est « un ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnel chronique dans lesquelles la dimension de l’engagement est prédominante. Il se caractérise par 3 dimensions :
- l’épuisement émotionnel : sentiment d’être vidé de ses ressources émotionnelles,
- la dépersonnalisation ou le cynisme : insensibilité au monde environnant, déshumanisation de la relation à l’autre (les usagers, clients ou patients deviennent des objets), vision négative des autres et du travail,
- le sentiment de non-accomplissement personnel au travail : sentiment de ne pas parvenir à répondre correctement aux attentes de l’entourage, dépréciation de ses résultats, sentiment de gâchis… »
En somme, le burnout rassemble la notion de perte de sens au travail, la sensation d’épuisement et l’envahissement du mental par les pensées négatives. Il est le syndrome principal induit par les RPS, avec son dérivé le bore-out, généré, lui, par l’ennui au travail.
Des statistiques inquiétantes
D’après une étude réalisée début 2022 par OpinionWay, 34 % des salariés seraient en burn-out (encore appelé syndrome d’épuisement professionnel) dont 13 % en burn-out sévère, soit 2,5 millions de personnes, en France.
Longtemps associé aux métiers d’aide et de soins, ce phénomène d’ampleur n’épargne désormais aucun secteur d’activité.
Indépendamment de leurs effets sur la santé des individus, les risques psychosociaux ont un impact également sur le fonctionnement des entreprises (absentéisme, turnover, ambiance de travail…). La prévention de ces risques et des troubles qu’ils entraînent est donc un enjeu majeur pour l’entreprise.
L’importance de la prévention des RPS
Comme l’impose la réglementation, les risques psychosociaux doivent être pris en compte au même titre que les autres risques professionnels. Il est nécessaire de les évaluer, de planifier des dispositifs de prévention adaptées et d’attribuer la priorité aux mesures collectives susceptibles de se prémunir le plus en amont possible.
Pour ce faire, l’ANACT3 propose les actions suivantes :
- veiller à la charge de travail de chacun,
- garantir un soutien social solide (en évitant les postes de travail isolés, faciliter les pauses collectives et les moments de convivialité),
- donner des marges de manœuvre,
- assurer une juste reconnaissance des tâches,
- discuter des critères de qualité du travail…
En tant que représentant du personnel,vous ne devez pas hésiter à alerter l’employeur des problématiques rencontrées : elles seront ainsi inscrites dans les PV de CSE et pourront servir dans la suite des démarches.